LES COMMUNS DE VILLAGE 

 


DES COMMUNS DE VILLAGE, TRACES DU PASSE

 

En plus du calvaire et du piloir, plusieurs terrains, fours et puits ont été ou sont encore des communs de village.

Ces biens sont la propriété des habitants du village, qui peuvent céder certaines parcelles à la commune - à l'instar du terrain sur lequel a été déplacé le piloir - afin de faciliter et de garantir la conservation du patrimoine local.

Four du village
Four du village
Un ancien four
Un ancien four
Le puits du pressoir, ancien commun de village
Le puits du pressoir, ancien commun de village

Le lavoir (en réfection dans les années 80)
Le lavoir (en réfection dans les années 80)
L'eau à la source
L'eau à la source


Extrait de Le domaine congéable et les communs de village de Gilles Rihouay.

EXTRAIT DU SITE
EXTRAIT DU SITE

Texte écrit par Michel LELIÈVRE, habitant de la Hunelière (village proche de Valais), et racontant son enfance en Ille-et-Vilaine.

 

Texte lu par Michel LELIÈVRE 17 septembre 2022  lors de la fête du village (Levée des Dons)

 

Combien étions-nous à jouer autour du ruisseau qui traversait le bourg et passait sous la route pour déboucher un plus loin dans la Vilaine ?

 

Le point d’orgue pour nos joies d’enfants était le lavoir à ciel ouvert, où nos frégates en papier symbolisaient nos rêves de futurs explorateurs hardis et téméraires bravant la pluie au péril de nos cartables en « carton bouilli » made in France et au grand désespoir de nos parents. Nous étions alors au centre de l’univers, bourlingueurs audacieux, abordant tous les continents du monde. 

Mais là, soudain, s’arrêtait le rêve et l’aventure tournait court. Le ruisseau disparaissait sous un ouvrage bétonné et nos caravelles, nos fiers voiliers et nos galions remplis d’or s’engouffraient alors sans gloire dans un sombre boyau où ils disparaissaient au milieu des flots glauques du courant, charriant toutes les épaves du monde. Ces épaves, ou plutôt ces indéfinissables crottins de saleté ne dégradaient pas encore nos rivières.

Plus loin, le ruisseau renaissait et après avoir digéré les grosses colères du ciel, il nous laissait voir à nouveau ses eaux limpides où les gardons et les vairons remontaient inlassablement le courant dans un ballet perpétuel. Il y a bien longtemps que les gardons - et les gougeons encore moins - ne remontent plus le courant du ruisseau, car sous la chape de béton qui le recouvre, la vie a disparu et l’eau pure et limpide a fait place a un liquide nauséabond renouvelé périodiquement lors des grandes ??

 

Les pluies de notre enfance avaient si peu d’importance au cours de ces jours d’insouciance même si nos galoches en carton bouilli, aussi, ne partageaient pas les mêmes bonheurs, et pour cause… 

La météo, terme inconnu à l’époque, ne nous apprenait pas à affronter les rigueurs du climat. Et quand les écoliers et leur sœur partaient de leur village à 6 heures du matin par les nuits d’hiver avec au menu pluie, neige ou verglas, aucun bulletin « radiodiffusé » ne les avait informés du froid qu’ils allaient affronter. Mais tant pis pour l’information qui était bien le dernier de leurs soucis. 

On vivait avec le temps qui passe, celui qui nous plaisait ou celui qui ne nous plaisait pas. Tel qu’il était, nous le prenions le temps, celui des petits bonheurs ou du pain noir. Celui des rires d’enfants et celui des privations et des souffrances. Nous emmagasinions tous ces sentiments divers dans un immense puzzle d’où les bulles allaient former notre âme, notre caractère. 

 

« Michel va chercher le lait ! ». Ma mère me priait d’enfourcher mon vélo et d’aller à Saint-Sanson, un village éloigné de 5 km pour les besoins du restaurant. Ce n’était pas vraiment un ordre, mais plutôt une invitation à partir avant la nuit. 

« Mon fils, presse-toi d’y aller pour revenir avant l’obscurité ». 

Cette formulation est plus vraisemblable. 

 

Quoi qu’il en soit, en termes concrets, je devais, c’était inéluctable, partir vers la « crémerie » non sans avoir fixé mes bidons vides sur le porte-bagage.

Même sous la pluie ou le brouillard, on ne discutait pas et j’avais dix ans…

 

Michel


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